Même si le numérique ne figure pas parmi les secteurs d’activité à plus fort impact pour la planète au regard d’autres secteurs tels que la pétrochimie, l’industrie pharmaceutique, les transports, le BTP ou encore l’agriculture, il reste un secteur à fort impact, et surtout avec des impacts grandissants du fait de la croissance annuelle des besoins et des usages associés. Diverses études, dont l’une des dernières sur le périmètre français de l’ADEME et de l’Arcep, indiquent que ce secteur compte aujourd’hui pour environ 3% à 4% des émissions de GES mondiales. Celles-ci pourraient doubler d’ici 2030 si aucune action n’est menée. Ce secteur compte également pour 0,2% de la consommation mondiale d’eau. Ce pourcentage est sans doute supérieur si sont prises en compte les consommations d’eau pour l’extraction des minéraux et des terres rares ainsi que pour la fabrication des processeurs. En effet, une usine de fabrication de processeurs peut consommer en eau ultra-pure l’équivalent de 2 à 5 piscines olympiques chaque jour. Les data centers quant à eux préempteraient 1% à 1,5% de la demande finale mondiale d’électricité. Et chaque année, dans l’Union Européenne, plus de 3 millions de tonnes de déchets électroniques seraient produits, dont 20% seulement seraient recyclés.

L’ensemble des acteurs du secteur, qu’il s’agisse des prestataires qui délivrent des solutions au même titre que des organisations et des individus qui utilisent et consomment leurs solutions, doivent d’agir pour contenir et réduire les impacts environnementaux inhérents. Les actions conduites pour ce faire peuvent amener à faire des choix différents de ceux jusqu’ici retenus, dès la conception, et privilégier des solutions à plus faible impact, voire au-delà envisager de nouveaux modèles d’usage et d’affaires, plus sobres. Le cloud, par son modèle reposant sur l’économie de la fonctionnalité, peut être une voie parmi d’autres, si des principes de bonne gouvernance lui sont aussi appliqués. D’autres approches existent. Nous allons essayer d’en aborder quelques-unes au cours de cette table ronde à travers les retours d’expérience de la Banque de France et du Groupe L’Oréal.