Interview de Microsoft

Point de vue de Frédéric Aatz, AZURE Business Lead Marketing chez Microsoft et Alfonso Castro, Directeur de la Stratégie Cloud, Direction technique et sécurité

 

 

 

« Cloud Expo Europe Paris est, je trouve, un salon en pleine transformation qui reflète l’évolution même du marché Cloud. Il est important que Microsoft soit là car cet espace illustre bien la mutation en cours de l’IT : l’espace Datacenter et le Cloud privé associés aux promesses d’un Cloud public doté de sérieuses puissances de calcul, engendrant une maturité algorithmique que laissent entrevoir les potentiels de l’IA ou du Deep Learning. Tout cela s’applique entre autres à l’Internet des Objets. Les entreprises qui viennent ici sont au coeur de cette transformation que ce soit en tant qu’acteur ou client. Des clients qui pilotent, subissent ou essayent de contrôler cette nouvelle dimension, en fonction de leur propre maîtrise du sujet.

Chez Microsoft, on ressent une forte accélération de cette transformation depuis plus de deux ans. Il y a moins de trois ans, se posait encore la question du Cloud alors qu’aujourd’hui les réflexions sont de l’ordre de : Comment y aller ? Comment en garder le contrôle? Qu’en faire? Quels écueils éviter? En bref, comment maîtriser cette nouvelle dimension. » expose Frédéric Aatz.

 

Transformation du Cloud : 3 impacts

Et de poursuivre, « Le cœur de cible ici sont des personnes souvent à la tête d’un Système Informatique plus ou moins complexe, plus ou moins riche, plus ou moins stabilisé. Le Cloud amène une dimension à la fois de promesse et d’appréhension : comment je vais arriver à contrôler ça ? Comment dompter cette transformation du Cloud ? Comment accompagner mes équipes, les faire évoluer?

Car le Cloud provoque trois impacts de transformation : Celle du business en incluant cette dimension Cloud dans l’environnement métier, comment transformer un métier comme la Sncf qui se positionne aujourd’hui comme un acteur de la mobilité ? Puis l’Informatique elle-même est également impactée avec toutes les innovations de type container, DevOps ... Et là, la question qui se pose est comment appréhender tout cela ? Quel impact sur mes équipes ? Sur l’organisation ? Ainsi les témoignages de grandes sociétés telle la Société Générale qui intègre ces nouveaux outils et méthodes, y compris dans leur propre processus d’attractivité de nouveaux talents. Enfin la transformation des individus et des équipes au sein de l’entreprise : Comment restructurer les équipes, les modes de production ? Comment devenir AGILE ? Comment embarquer les équipes dans ces nouveaux processus ? »

 

Quel enjeu pour une entreprise ?

« Le principal enjeu est la vitesse : comment s’engager le plus rapidement possible en fonction de l’ADN ? A savoir en fonction de l’organisation, des équipes, des contraintes réglementaires, des activités elles-mêmes avec l’évolution de l’offre proposée par l’entreprise et ce, en fonction des axes définis par la Direction Générale, des moyens mis à disposition. En bref, comment s’engager dans cette course du Cloud ? Comment en prendre le contrôle ? »

 

Et la France dans tout ça ?

Et de constater que « La France n’est pas en retard sur le sujet. Elle est complètement dans cette accélération en étant un véritable acteur de l’IA. Le gouvernement, un véritable écosystème et un bon nombre de leaders de pensée se tournent vers l’IA. L’on peut dire que la dynamique Cloud est à la bonne vitesse en France ...

Pour Microsoft, l’offre Cloud Public AZURE c’est 4 nouveaux datacenters ouverts en mars 2018 dont 3 en région parisienne et un dans le Sud de la France. Cela répond aux aspects de Sécurité tels la redondance, la réplication ... Depuis plusieurs semaines, Microsoft est certifié HDS pour l’hébergement des données de santé par l’ASIP.

La dynamique du marché français est réelle avec la présence notamment de grands acteurs dans le domaine de l’IoT, Sigfox, le groupe Schneider, Legrand ...

Microsoft s’aligne avec un « lourd » agenda alimenté notamment grâce à une innovation récurrente. Ainsi des enrichissements de services AZURE sont prévus, plus précisément pour la plateforme SAP sur début 2019 et Kubernetes as a service.

Le constat côté client est que quel que soit la taille de l’entreprise, l’intérêt est de plus en plus grand, y compris pour les segments des petites et moyennes entreprises. »

 

Confidential Computing : chiffrement bout en bout

Aujourd’hui, les données sont chiffrées dans un datacenter soit avec des clés que Microsoft gère, soit avec des clés gérées par le client lui-même. Alfonso Castro, Directeur de la Stratégie Cloud, Direction technique et sécurité explique « Avec Confidential Computing, les traitements seront chiffrés au même titre que les données avec des clés gérées par le client. On emmène les clés du client jusque dans le processeur hardware et à ce niveau, juste avant l’exécution de l’instruction, la donnée et l’instruction sont alors déchiffrées puis l’exécution de l’instruction est réalisée. Ensuite, le résultat est ré-encodé avec les mêmes clés ou leurs équivalentes puis il est renvoyé en RAM ou dans l’espace de stockage selon le besoin. »

Cette méthode nécessite des processeurs spécifiques et donc un temps pour l’installation de ces derniers aux endroits nécessaires. Le démarrage de ce projet a débuté avec Intel et se poursuivra avec également dans la boucle ARM, AMD ... les principaux processeurs actuels du marché.

L’idée est d’intégrer ces processeurs dans la plateforme Cloud et en ce moment, Microsoft entre dans la problématique de déploiement industriel. Les installations du service provider ayant largement dépassé le million de serveurs. La technologie est prête, elle est en béta en ce moment et en test. Elle sera bientôt disponible commercialement.

Cette dernière solution donne d’ores et déjà de meilleures performances que le chiffrement homomorphe actuel dont le point faible est le calcul sur des données chiffrées dans des temps de traitement malheureusement exponentiels.

 

Propos receuillis par Solange Belkhayat-Fuchs

 

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